Souffrance et révolte en écoutant les "sondages sortis des urnes", nationaux, Ile de France, Sud Est..
Souffrance de notre incapacité à porter des idées fortes, des grands projets, de les mettre en ligne, comme des petits soldats, de les formuler de manière simple et compréhensible, de manière à ce que , sur les marchés, chacun sache les enrichir de sa propre expérience, selon ce qu'il sait et qu'il connait. Révolte que nous sachions si mal (que nous ne sachions plus) nous ranger nous-mêmes derrière ces petits soldats, nous effacer devant les idées, pour les porter avec nos personnalités, nos talents, notre chaleur, nos compétences, mais en serviteurs de ces idées.
Oui, j'ai entendu de nos responsables dire qu'ils ne bougeraient pas le petit doigt pour ces élections, oui j'ai souffert de disposer de si peu de matériel électoral (tracts, présence de nos candidats..), oui j'ai souffert de voir Jacques Delors se ranger à la tête du comité de soutien de Vincent Peillon au lieu d'agir de tout son poids sur le plan national ; et pire encore de le voir "penser à Juppé" pour remplacer Barroso.
Mon habitude n'est pas de tirer contre mon camp. Ce blog ne porte je crois aucune trace de ces balles-là. Plus que beaucoup, j'ai souffert de la composition de nos listes, de l'éviction de Gilles Savary, je l'ai exprimé clairement, avec autant de force que me donne mon mandat de député. Mais à aucun moment, je n'ai fait de ce scrutin, une arme à usage interne.
A Reims, qui était mon premier congrès, j'ai dit que c'était aussi le dernier. Le dernier sous cette forme, où nous retournons les armes contre nous pour la supposée gloire de l'un ou de l'autre, quand nous nous sabordons collectivement.
J'ai tracté sur mon canton les 800 (huit-cent!) tracts dont je disposais pour 23 000 habitants, avec deux de mes très proches.
Souffrance et révolte. L'une est bien souvent mère de l'autre. Nous ne pouvons pas continuer ainsi.