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24/11/2007

L'écrivaine Taslima Nasreen fuit de ville en ville, sous la menace d'islamistes indiens


'exil en Inde de l'écrivaine bangladaise Taslima Nasreen est de plus en plus menacé par des groupes extrémistes musulmans qui réclament son expulsion du pays. Après avoir quitté précipitamment Calcutta, jeudi 22 novembre, suite aux manifestations liées notamment à sa présence, l'écrivaine, qui s'était alors réfugiée à Jaipur (Etat du Rajasthan), a dû fuir une nouvelle fois vendredi, les autorités provinciales craignant des troubles. "Je ne peux pas dire où je suis, mais j'ai laissé mon coeur à Calcutta, a-t-elle déclaré au quotidien anglophone Hindustan Times, du lieu où elle se cache. Je suis désespérée. Je traverse une période éprouvante et ce cauchemar doit cesser.
"
 
MmeNasreen, qui vit en Inde depuis environ deux ans, a reçu le soutien de plusieurs groupes d'intellectuels. Son cas a fait l'objet de débats au Parlement, vendredi. Les nationalistes du Parti du peuple indien (BJP, opposition) ont demandé que le gouvernement lui attribue la nationalité indienne. Les communistes au pouvoir dans l'Etat du Bengale occidental (dont Calcutta est la capitale) ont défendu son droit de résider là où elle le souhaite, précisant que son cas relevait de la responsabilité du gouvernement fédéral.

New Delhi avait refusé, en 2005, d'accorder la citoyenneté indienne à Mme Nasreen qui vit en exil entre l'Europe, les Etats-Unis et l'Inde depuis qu'elle a été menacée de mort par des islamistes au Bangladesh, en 1994, pour des écrits considérés comme portant atteinte à l'islam. Plusieurs de ses livres sont interdits dans ce pays. Ses ennuis en Inde se sont multipliés cette année. En mars, un groupe islamiste du nord du pays a promis une récompense pour sa décapitation.

En août, elle a été agressée publiquement par des militants musulmans à Hyderabad, où elle s'était rendue pour la sortie de son livre en telugu (langue locale). Depuis, elle est poursuivie en justice pour offense à l'islam et risque jusqu'à trois ans de prison pour "avoir attisé la discorde, la haine et la malveillance" entre groupes religieux. Son visa expire en février 2008. Les autorités indiennes devront décider d'ici là quelle suite donner à sa présence.

 

Françoise Chipaux ( le monde 24/11/07)

19:14 Publié dans Femmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : taslima nasreen

26/04/2007

Dix bonnes raisons féministes de porter Ségolène Royal à la présidence de la République.

Par Michèle SARDE

 
 
Concitoyennes, qui représentez 52 % de l'électorat, voici dix arguments en faveur de l'élection de Ségolène Royal à la présidence de la République. 1. Pour que nous sortions du placard, après un millénaire de loi salique où nous ne pouvions pas succéder au trône de France, deux siècles de code civil où nous étions considérées comme mineures à vie, et un siècle de suffrage masculin, d'où nous étions exclues.

2. Pour que nous soyons partie prenante dans une première historique : avoir quitté la sphère de l'influence et déléguer à l'une d'entre nous la légitimité d'un pouvoir qui nous a, jusque-là, méprisées.

3. Pour appliquer à la magistrature suprême la loi sur la parité et revenir aux fondamentaux.

4. Pour faire changer de sexe le couple franco-allemand : après de Gaulle-Adenauer, Giscard-Schmidt et Mitterrand-Kohl, pourquoi pas Royal-Merkel ?

5. Pour donner à nos filles l'envie de «faire présidente» plutôt que secrétaire à temps partiel et changer, en vrai, les modèles dans les manuels scolaires. Toutes les petites filles n'ont pas envie de finir comme Jeanne d'Arc ou Marie-Antoinette.

6. Pour changer les symboles de la République : une femme qui incarne la nation en chair et en os et pas seulement en allégorie sur les bustes des Marianne. Une femme qui représente l'universel, c'est-à-dire les deux sexes.

7. Pour que le pays des droits de l'homme devienne également le pays des droits de la femme. Les femmes de la planète ont aussi besoin d'exemples et l'image de la France a besoin de se rafraîchir.

8. Pour montrer que nous ne sommes pas jalouses qu'une autre femme ait tout juste quand nous avons le sentiment d'avoir tout faux , couple, enfants, idées, intelligence, compétence, beauté... et succès. Si elle, elle y arrive, pourquoi pas nous ?

9. Pour déclarer notre solidarité avec notre propre espèce et attendre d'elle, quand elle sera aux responsabilités, la même solidarité. Que notre première présidente ne tire pas l'échelle derrière elle comme l'ont fait trop de femmes arrivées au pouvoir mais, au contraire, qu'elle nous fasse la courte échelle et nous aide à monter aussi !

10. Pour l'honneur.

Dernier ouvrage paru : De l'alcôve à l'arène, nouveau regard sur les Françaises , Robert Laffont, 2007.

13:30 Publié dans Femmes | Lien permanent | Commentaires (0)

30/03/2007

Anna Politkovskaïa célébrée à titre posthume




Anna Politkovskaïa

Anna Politkovskaïa

(c) Reuters

Le Prix mondial de la liberté de la presse a été décerné, vendredi 30 mars, à titre posthume, à la journaliste russe Anna Politkovskaïa, assassinée le 7 octobre 2006 à Moscou.

L'Unesco, qui décerne ce prix, a rappelé dans un communiqué qu'"Anna Politkovskaïa a fait preuve d'un courage et d'une ténacité incroyables en continuant de couvrir les événements de Tchétchénie alors que le monde entier s'était désintéressé de ce conflit". La journaliste a en effet été tuée alors qu'elle enquêtait sur le conflit tchétchène.


"Son dévouement et sa quête téméraire de la vérité en font une référence pour le journalisme, tant en Russie que dans le reste du monde. De fait, le courage et l'engagement d'Anna étaient si admirables que nous avons décidé, pour la première fois, de décerner le Prix mondial de la liberté de la presse à titre posthume", ajoute l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.


Le meurtre de la journaliste, survenu devant son immeuble moscovite, n'a pas encore été élucidé. De nombreux opposants au régime russe de Vladimir Poutine ainsi que des défenseurs des droits de l'Homme avaient réagi à cet assassinat en accusant le Kremlin.
En 2006, le Prix mondial de la liberté de la presse avait été attribué à la journaliste libanaise antisyrienne May Chidiac, gravement blessée dans un attentat.

( nouvel observateur) 

14:50 Publié dans Femmes | Lien permanent | Commentaires (0)

26/03/2007

la cause des femmes


Marie Bellanger, responsable du 3919, le nouveau service d'écoute des violences conjugales.
Femmes battues : «La France est arriérée»
Par Charlotte ROTMAN 
 
Ils ont défilé derrière une banderole blanche tachée de lettres rouges : «Le machisme tue tous les jours, le féminisme n'a jamais tué personne». Quelque 2 000 personnes, dont José Bové, ont manifesté samedi après-midi à Paris sous la pluie pour exiger une loi-cadre contre les violences faites aux femmes et un ministère d'Etat pour la parité hommes-femmes. Le service d'écoute des violences conjugales, le 3919, ouvert le 14 mars, a reçu près de 10 000 appels en dix jours. Entretien avec sa responsable, Marie Bellanger.
Depuis son ouverture, le 3919 connaît un rush. C'est une surprise ? 
Nous avons cinq à six fois plus d'appels que d'habitude. Environ 980 appels par jour. Si la demande continue comme ça, cela fera 62 400 appels en un an ! On s'attendait seulement à un doublement. Il y a peu d'appels parasites. Cela correspond bien à un vrai besoin. Plus de 70 % des appels proviennent directement de victimes. C'est énorme. Elles ont besoin de parler, d'être écoutées et d'avoir des informations. 45 % des appels qu'on reçoit sont très anxiogènes. Ce sont des petites voix à peine audibles. Ce matin, une femme a eu des sanglots pendant quarante-cinq minutes. Il faut désamorcer avant de pouvoir discuter normalement. La campagne nationale à la télévision touche des personnes très isolées, y compris à mobilité réduite.
Que racontent-elles ? 
Elles font part, plus qu'avant, de violences psychologiques. Les hommes savent que c'est interdit de faire des bleus, alors ils ne laissent pas de traces. Ils leur tapent sur la tête, les réveillent, les privent de nourriture, leur coupent le téléphone, retirent les chéquiers : la liste est longue quand on veut faire du tort à quelqu'un sans le toucher. C'est une ambiance qui s'installe depuis quelques années et qui les place dans une position d'humiliation. Elles ne le voient pas forcément. Elles ont envie d'être à la hauteur, que leur couple tienne à cause des enfants, à cause de l'entourage, de la maison. Si elles échouent, elles se sentent culpabilisées. Elles ont peur des représailles. On les accompagne pour qu'elles retrouvent leur confiance et l'estime de soi.
Qu'attendent-elles de vous ? 
30 % des femmes déclarent avoir porté plainte ou fait une main courante. C'est plutôt courageux, parce que, après, elles retournent vivre avec leur conjoint. Les femmes comme les hommes sont plus informés. Beaucoup de femmes sont en colère parce que les plaintes sont classées sans suite. Elles disent : «Vous mettez en place ce numéro d'appel, mais après ?» Elles attendent une prise en charge plus importante. On leur dit que c'est un début. Que cela sert à mesurer l'ampleur du phénomène. C'est le premier maillon de la chaîne. Cela servira à faire remonter les besoins auprès des autorités. Mais c'est vrai qu'après leur appel, si elles ont besoin d'être hébergées, on les renvoie vers le 115 [numéro d'urgence sociale, ndlr] . Alors qu'on sait que le système est saturé, que les centres d'hébergement ne peuvent accueillir les femmes qui en ont besoin. Tout cela est également lié à la problématique du logement.
Que faire ? 
La loi existe. Par exemple, elle prévoit l'éviction du mari, mais il faut un dispositif pour prendre en charge le conjoint et pour être sûr qu'il ne revienne pas. Ce ne sont pas des hommes qui vont bien. C'est de la responsabilité de l'Etat, or, là, pratiquement tout repose sur le secteur associatif. Le 3919 va faire voir les manques en termes d'hébergement, de dispositif médical, judiciaire. La France est assez arriérée. C'est pourquoi nous avons manifesté pour une loi-cadre, comme en Espagne. Il faut former les avocats, les policiers, les médecins, harmoniser les différents tribunaux, donner des moyens aux associations, créer des structures d'hébergement... Ce sont des choix politiques.
Ségolène Royal a dit que l'une de ses priorités serait de faire une loi sur les violences faites aux femmes... 
Elle est plus sensibilisée que les autres. Elle s'est engagée. On ne la laissera pas ne rien faire.
( libération, 26 mars 2007) 

14:38 Publié dans Femmes | Lien permanent | Commentaires (0)