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25/01/2012

peuvent-ils la laisser de côté?

Seul bémol à ce rendez-vous historique : l’impasse Ségolène. Le candidat socialiste, alors qu’il a cité Lionel Jospin, Martine Aubry, et même Jean-Michel Baylet, n’a pas eu un mot pour celle qui l’a précédé en 2007. Etrange silence. Ainsi donc, la duchesse du Poitou ne méritait aucun éloge pour son parcours ? L’ex-compagne qui a rallié Hollande avec une rare classe dès les jours qui ont suivi sa victoire à la primaire socialiste n’a donc pas existé politiquement ? Dur à encaisser pour celle qui a rallié tout de même près de 48% des voix au second tour de 2007. A sa manière, certes atypique, elle a contribué à l’histoire de la Gauche. Ses idées de démocratie participative qui ont tant fait ricaner les caciques de la rue de Solférino ont fini par entrer dans les mœurs. Son approche de la politique écologique a été prise en compte par François Hollande lui-même. Sa manière de s’en prendre à la finance internationale, aux spéculateurs, à ceux qui gagnent de l’argent en dormant, n’a pas été totalement étrangère au discours résolument à gauche de son ancien compagnon. Et pourtant, dans le petit film de présentation de Hollande, en début de meeting, pas une image de Ségolène. Certes, nous ne sommes pas à l’époque stalinienne où l’on effaçait sur les photos les disgraciés, ceux que le maître du Kremlin avait fait éliminer. Mais, au Bourget, il y a eu ce petit malaise, cette imperceptible gêne… Avec cette question : pourquoi ? Pourquoi François Hollande a-t-il délibérément zappé l’image de la mère de ses enfants ? Pour des raisons politiques ? Ou, pire, pour des raisons privées ? Dans les deux cas de figure, cette omission aurait pu être évitée. Le grand rassemblement dont parle avec ferveur le nouveau champion de la Gauche passe aussi par celle qui a incarné, aux yeux de nombreux Français, une nouvelle manière de faire de la politique.

Pour ceux qui en doutent, Ségolène Royal ne sera pas gommée du paysage facilement. Au Bourget, les caméras se sont ruées vers elle et ne l’ont plus quittée jusqu’à l’arrivée sur la scène de Yannick Noah. Le signe qu’elle continue de passionner les média. Elle reste une star, quoi qu'on pense de ses débordements. Il ne faudra pas l’oublier.

Serge Raffy

 

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