Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/01/2009

Rectification de SR qui veut s'inspirer de Barack Obama et non le contraire

Chères amies, chers amis,

Je viens de prendre connaissance des commentaires moqueurs sur les radios, ce matin, au sujet d’une de mes déclarations sur la campagne de Barack Obama, que j’aurais « inspirée ».

Je comprends que cette phrase ait pu surprendre ceux qui, à distance, n’avaient ni le son ni l’image : « Son ego est devenu totalement démesuré ! », se sont-il dit…

Alors, quelques précisions pour les rassurer.
Après une conférence de presse centrée sur le moment historique que nous vivions, moment auquel je participe au milieu du peuple américain, en toute humilité et sans protocole, c’est à une question amicalement provocatrice d’un des journalistes que j’ai répondu de façon humoristique ! Intention bien comprise par l'AFP, comme on peut le voir sur la vidéo de l'interview et comme en atteste la dépêche*.

Sur la campagne et l'utilisation d'Internet, c'est sans doute nous qui aurons à nous inspirer de Barack Obama, et peut-être même, ici ou là, à le « copier ».

La force de l’événement vécu ici et dans le monde m’a impressionnée… mais pas au point de perdre la lucidité !

Il y a bien d’autres événements majeurs à vivre… Comme, par exemple, cette interview très symbolique de Colin Powell sur CNN et je voudrais vous en dire quelques mots. Car elle est révélatrice du nouveau climat politique américain.

Dans cette interview, Colin Powell, ancien chef d’état-major interarmées et ancien secrétaire d’Etat de George W. Bush, a répondu sans détour sur la question de la perte de leadership moral des Etats-Unis, conséquence de la politique étrangère menée après 2001 (souvent contre l’avis de Colin Powell lui-même).

Il a reconnu dans une interview très forte, et avec beaucoup de calme que nombre de décisions de l’administration Bush avaient miné la position des Etats-Unis et décrédibilisé leur parole et leur influence dans le monde : l’invasion de l’Irak, les entraves aux droits de l’Homme à Guantanamo ou Abou Ghraib, les enlèvements secrets de personnes suspectées de terrorisme, leur internement secret et leurs tortures dans des prisons hors du territoire américain.

Il a salué la phrase du nouveau président Barack Obama selon laquelle « la sécurité de la nation ne pouvait pas être assurée aux dépends des libertés. »

Il a beaucoup insisté sur l’influence positive du trajet personnel de Barack Obama sur la jeunesse noire en particulier.

Dans un troisième temps, il a salué l’invitation lancée à John McCain de dîner avec les Obama la veille de l’investiture. Il a salué l’élégance du geste et de la réponse du challenger battu.

Colin Powell y a vu le signe de ce bipartisme dont l’Amérique et son président auront tant besoin pour vaincre la crise, intérieure et extérieure. D’ailleurs, les décisions que Barack Obama a prises dès aujourd’hui en sont le signe. D’une part, l’arrêt immédiat des interrogatoires musclés à Guantanamo. D’autre part, il a réuni les chefs d’état-major pour parler de l’Irak et de l’Afghanistan. Enfin, il a réuni ses conseils économiques pour continuer la mise au point, par le dialogue avec le Congrès, du plan de lutte contre la crise économique et financière.

J’observe que la crise est venue des Etats-Unis et de leur système de surendettement des ménages destiné à compenser les bas salaires.

Espérons que ce changement de politique américaine permettra l’émergence d’une gouvernance mondiale avec des règles où la finance sera au service de l’économie et l’économie au service de l’humain.

Cordialement,



Ségolène Royal

19/01/2009

Ségolène Royal à Washington DC

Bon ce n’est pas vraiment un scoop puisqu’elle fait partie des rares politiques francais a avoir decide de se rendre a l’ investiture. Le vrai scoop c’est que nous l’avons croise aujourd’hui parmi la foule massee devant le Lincoln memorial. Plutot anonyme dans la foule, de nombreuses personnes s’arretaient pourtant pour lui serrer la main : une famille de gabonais, une americaine francophile… Elle nous a saluee tres chaleureusement.

blog-sego

Une equipe de TF1 la suivait. L’occasion pour moi de recroiser Pierre Grange un journaliste que j’avais rencontre lorsque je travaillais pour le president de l”universite de Nantes. Il est maintenant correspondant a Washington DC. A propos de mes ex-collegues, j’avais egalement croise toute l’equipe de France info a l’aeroport de washington dulles. Nous avons fait le pied de grue ensemble a la douane. Le temps pour moi de faire la connaissance de Gregory Philipps, un des journalistes de l’equipe avec qui nous avons une amie commune (speciale dedicace a Florence). Aujourd’hui, il a passe la journee a Atlanta. Autre point qui m’a marque : ce soir j’ai passe la soiree devant CNN et Fox news et j’ai ete frappe par l insistance avec laquelle les deux chaines communiquaient sur leurs comptes twitter (Don Lemon par exemple dont je parlais dans une note precedente en a un) et facebook pour inciter les telespectateurs a interagir avec le contenu et a reste connecte. A quand un Pujadas ou une Guylaine Chenu avec un compte twitter en France ?

 

Source : mille-watts.com

17/01/2009

Investiture de Barack Obama à Washington

Chères amies, chers amis,

Je pars aujourd'hui à Washington, où je resterai jusqu'au 21 janvier.
Je me rends dans la capitale américaine, entre autres pour assister à l'investiture de Barack Obama.

L'Inaugural Address d'un président des États-Unis, plus encore que le discours délivré à l'annonce de sa victoire, est le moment où il définit la signification de son élection. Mesurer la portée de cet évènement est essentiel à qui veut comprendre les Etats-Unis d’aujourd’hui, la situation mondiale et, comme en miroir, notre rôle, à nous Français et Européens.

Il ne suffit pas de dire que, par la couleur de sa peau, Barack Obama symbolise la réconciliation « raciale. » Il s'agit plutôt de comprendre pourquoi la réconciliation des États-Unis avec eux-mêmes a toujours dû passer par la réconciliation entre les différentes communautés, depuis le « péché originel » de l’esclavage.

Cette réconciliation est déjà en marche. Par un recours constant à la démocratie participative, Barack Obama est parvenu à toucher tous les Américains, par delà leurs appartenances raciales, sociales ou religieuses. Il a ainsi contribué à vivifier une démocratie américaine pervertie par la collusion entre intérêts économiques et politiques que l’administration Bush entretenait sciemment.

Cette réconciliation a aussi des prolongements politiques et économiques, déterminants dans le contexte actuel de crise. Barack Obama a redonné au pouvoir politique une légitimité qui, de Reagan à Bush, lui avait été trop souvent déniée. Il pourra ainsi s'appuyer sur l'État central pour relancer et réguler l'économie américaine. Certes, il y a du Lincoln et du Martin Luther King dans Obama, mais encore du Franklin Roosevelt.

Sur le plan international, son élection a levé un verrou et, dans une certaine mesure, élargi l’univers des possibles. Elle rend enfin envisageable l’idée d’une réconciliation des Etats-Unis avec le monde et ouvre ainsi la voie à une résolution commune des grands défis de notre temps. Crise économique et sociale planétaire, crise environnementale qui menace la survie même du genre humain, crise énergétique, crise des matières premières, crise alimentaire, crise militaire au Moyen-Orient : rarement plus qu'en ce début de 21e siècle, l'humanité n'a pris conscience d'habiter le même monde, et rarement la nécessité de son unification ne s'est faite sentir avec autant d'urgence.

Comme je l’écris dans Si la gauche veut des idées, la « mondialisation » est contradictoire : entre une interdépendance économique et financière d’un côté et une intégration politique inexistante de l’autre. La question de ce siècle est donc celle de la cohérence à inventer entre mondialisation économique et nécessaire mondialisation politique. Pour la France et l'Europe, la question se décline : quelle serait leur place dans cette mondialisation politique ? Une chose est certaine : les Etats-Unis ne pourront agir seuls.

Pour l'Europe, je tire une recommandation : engager une nouvelle étape de notre intégration, pour qu'un jour nous puissions parler au reste du monde d'une seule voix, plutôt que de dialoguer de manière dispersée avec des partenaires différents, comme nous le faisons encore trop fréquemment.

Pour la France, j'en tire deux perspectives. D’une part, reprendre l'initiative de l'intégration européenne. D’autre part, diversifier nos amitiés. Nous devons ouvrir un dialogue constructif avec l'Amérique du Sud, l'Afrique, l'Inde, la Chine, le Moyen-Orient. En me rendant au Chili, au Proche-Orient et en Chine pendant la campagne présidentielle, en me rendant depuis en Argentine, en Inde et au Maroc, j'ai tenté, à ma mesure, de montrer cette préoccupation.



L’investiture de Barack Obama sera l’occasion, pour moi, de me rendre dans les différents lieux de Washington symboliques de l’histoire politique américaine. Je serai accompagnée par M. Christian Monjou, spécialiste de l’histoire des Etats-Unis et des relations franco-américaines.
Ainsi, je compte visiter :

Le Lincoln Memorial

Abraham Lincoln, l’homme de la Proclamation d’émancipation des esclaves noirs (1863), garant de l’unité américaine pendant la Guerre de sécession, est une des figures historiques dont se réclame Barack Obama. Le mémorial qui lui est dédié est un lieu particulièrement symbolique : Martin Luther King, autre inspirateur du nouveau Président, y prononça son célèbre discours « I have a dream » (1963). Un concert s’y tiendra à l’occasion des cérémonies d’investiture, autour du thème de l’unité (« We are one »).

Franklin Delano Roosevelt Memorial

"FDR" est l’homme du New Deal et de la lutte contre la Grande dépression qui suivit la Crise de 1929. Un message politique : la réaffirmation du rôle de l’Etat pour assurer la prospérité économique des Etats-Unis. Une actualité immense…

Smithsonian American Art Museum

L’identité politique américaine et ses mythes fondateurs à travers les tableaux du Musée d’art américain : Indian Gallery (George Catlin), Cape Cod Morning (Edward Hopper)…

Résidence de Georges Washington à Mont Vernon

Premier Président des Etats-Unis, Washington est un des Pères fondateurs de la nation américaine. Sa résidence abrite encore aujourd’hui les clés de la Bastille, symbole de l’ancienneté des liens entre la France et son pays.



Au cours du déplacement, j’aurai également des contacts destinés à évoquer la situation économique et sociale. Des entretiens avec des experts ayant travaillé sur la relance de l’économie américaine sont notamment organisés par M. Philippe Aghion, professeur d’Economie à l’Université Harvard. Je rencontrerai par ailleurs des chefs d’entreprise français installés aux Etats-Unis.

Les rencontres suivantes sont prévues :

Entretien avec le Président du German Marshall Fund (GMF)

Le GMF est un des grands think tanks américains. Promoteur d’une meilleure coopération et d’une plus grande compréhension entre les Etats-Unis et l’Europe. Un pont entre nos deux continents.


Participation à la journée Matin Luther King, dédiée au bénévolat

Washington est l'une des villes américaines où les inégalités sociales sont les plus criantes. Il sera particulièrement utile de voir comment travaillent les associations et les acteurs sociaux dans les quartiers déshérités de la capitale. Seront organisées :

•    Une rencontre avec une association de quartier (Bibliothèque Martin Luther King), à l’occasion d’une distribution d’aide alimentaire à laquelle participera le Maire de Washington, M. Adrian Fenty.

•    Une réunion de travail avec quatre associations investies dans l’animation sociale et l’« organisation de communautés » (community organizing). Inspirée de l’action et de la méthode de Saul Alinsky, cette forme d’intervention sociale vise à renforcer la capacité des habitants de quartiers populaires à agir sur leur vie et redevenir maître de leur destin.  Elle a profondément influencé Barack Obama, qui fut lui-même community organizer dans un quartier noir de Chicago et Hillary Clinton, qui rédigea un mémoire sur les travaux d’Alinsky.



Amicalement,


10/01/2009

Remettre l’économie au service de l’humain et les banques au service des entreprises et de l’emploi

Show Full Headers Back To [DAv]





Chères amies, Chers amis,


A l’occasion de visites consacrées à l’emploi dans ma région cette semaine, j’ai une nouvelle fois eu la démonstration, au travers des situations pourtant très différentes de deux entreprises de Poitou-Charentes, qu’il nous faut changer de système économique en remettant les choses à l’endroit, c’est-à-dire l’économie au service de l’humain et les banques au service des entreprises et de l’emploi.





Entreprendre autrement, c’est possible !

Dans la zone industrielle de Niort, une entreprise de confection résistait, tant bien que mal, à la concurrence internationale qui décime le secteur du textile dans notre pays.

Confrontée à la délocalisation de la plupart des entreprises pour lesquelles elle travaillait et qui ont trouvé des sous-traitants ailleurs, elle a fini par rendre les armes : 70 licenciements en juin 2008. Parmi les victimes de la liquidation, 16 femmes, couturières, ont décidé de rester debout et de résister à la fatalité. Elles ont rassemblé leur courage, leurs économies et se sont lancées dans l’aventure de la création de leur entreprise sous forme de Société coopérative ouvrière de production (Scop). Grâce à cette manière d’entreprendre autrement, chaque salarié est associé de l’entreprise à égalité et dispose du même pouvoir de décision que chacun des autres associés. Pas d’actionnaires, simplement des êtres humains voulant vivre dignement de leur travail.


La Région les a aidées en utilisant son dispositif, unique en France, de « Bourse tremplin désir d’entreprendre ». Chaque associé est considéré comme créateur de sa propre entreprise et à ce titre doté d’une aide régionale à la création. Le courage et la persévérance des couturières, l’aide de la Région qui a ensuite enclenché le soutien des banques, l’investissement efficace de l’Union régionale des Scop : tout cela a eu raison du destin qui semblait attendre ces salariées, souvent âgées de plus de 50 ans et ayant passé toute leur carrière professionnelle dans le textile.

C’est ainsi que vient de débuter l’activité de la société Couture Venise Verte, réorientée vers la confection haut de gamme. Venise Verte comme le surnom du Marais poitevin et comme la couleur de l’espoir !

Je tiens également à les aider en lançant un appel, que vous pouvez relayer, auprès des grands couturiers et des donneurs d'ordre des entreprises textile afin qu'ils passent commande auprès de Couture Venise Verte, d’autres SCOP et entreprises de confection et de façonnerie situées en région Poitou-Charentes. (Cliquez ici pour plus d’informations.)




Si les banques faisaient leur travail…

Vous avez certainement entendu parler de ce chef d’entreprise rochelais, patron des Chantiers navals Gamelin, qui s’est suicidé la veille de Noël parce que son entreprise de fabrication de bateaux avait été placée en redressement judiciaire. Victime de l’angoisse de voir l’œuvre d’une vie liquidée et ses salariés avec… Sa fille, Fanny, a lancé un cri du cœur sur Facebook, relayé par les médias, en appelant à la solidarité pour permettre aux ouvriers de l’usine de son père d’être payés. Très beau geste, j’ai eu l’occasion de le lui dire. Soyez nombreux à lui répondre, en cliquant ici.

L’histoire des Chantiers Gamelin est tristement classique et tellement d’actualité. Vingt-cinq ans d’âge, une progression régulière du chiffre d'affaires, souvent des bénéfices qui ont permis à l’entreprise de se développer et aux banques partenaires d’en profiter…


Et puis, progressivement un marché plus hostile, qui nécessite la fabrication de prototypes et fragilise la trésorerie. Du travail – et des perspectives intéressantes –  mais temporairement une trésorerie insuffisante pour acheter les matières premières. Après 25 ans de bons et loyaux services, Joël Gamelin pense pouvoir compter sur sa banque pour passer cette mauvaise passe. Cette banque qui, comme les autres vient de profiter de la manne de l’Etat après avoir joué et perdu à la roulette de la bourse. Mais l’accès au crédit lui est refusé. Redressement judiciaire. Vous connaissez la suite.

La Région va s’engager de tout son poids – y compris en apportant des garanties avec Oseo – pour que les banques soutiennent cette belle entreprise au savoir-faire reconnu. Cent vingt emplois sont en jeu.

Le cas Gamelin est emblématique de la démission du pouvoir. Le président de la République doit redescendre sur terre et s’occuper des problèmes des Français. Pour justifier les milliards d’euros donnés aux banques, il nous avait dit, qu’en échange, elles seraient obligées de faire vraiment leur métier de banquier, c’est-à-dire de prêter de l’argent aux entreprises au service de la croissance et de l’emploi. Il s’agissait, nous disait-on, de « fluidifier le crédit ». La réalité, c’est que les banques ont empoché l’argent et ne jouent pas le jeu.

Le cas des chantiers Gamelin n’est qu’un exemple parmi une multitude au plan national. Pour lutter efficacement contre la crise, il appartient à Nicolas Sarkozy de tenir parole et d’obliger les banques à jouer leur rôle. S’il ne le fait pas, il signera son échec économique et donnera la preuve de la connivence qui le lie au monde de la finance.

Amicalement,



Ségolène Royal


Vous pouvez visionner la vidéo des visites de ces entreprises en cliquant ici.