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15/01/2008

Royal au-dessus de la mêlée

  la chronique de Nicolas Domenach, directeur-adjoint de la rédaction de Marianne.

 

Si l'on était moins aveugle, si les directions des médias étaient aussi moins anti Royal, on verrait, on entendrait ce phénomène que les sondages commencent à enregistrer. Le retour en grâce populaire de l'ex-candidate malheureuse à l'élection présidentielle. Ségolène est de retour quand le parti lui-même s'abîme dans ses querelles picrocholine.

(…)
 La première elle a moqué, stigmatisé ce chef de l'Etat qui « faisait son Mickey à Disneyland », qui faisait du manège pendant que les Français se serraient la ceinture. La première, elle a senti que le style bling-bling du président, que l'affichage de son bonheur clinquant serait insupportable alors que les Français, eux, connaissaient des difficultés très prosaïques. Quand elle brocarde Nicolas Sarkozy « en Louis XIV qui offre aux manants le déjeuner du roi, le petit-déjeuner du roi, le coucher du roi, les maîtresses du roi », les Français applaudissent. Il s'est produit un basculement qu'elle avait pressenti. Depuis Noël, le petit monarque exaspère avec sa prétentieuse pavane quand les résultats promis ne sont pas au rendez-vous.

On regarde avec plaisir cette Ségolène Royal qui se lâche, qui a l'œil qui frise, qui s'est refait une santé, une beauté. Les stars ne meurent jamais mais elles peuvent avoir des éclipses ravageuses dont elles sortent abîmées, éteintes. Quand Ségolène Royal brille, on dirait qu'elle a rallumé la lumière de l'intérieur. Le désir de revanche sans doute. Mais quand on la suit sur le terrain comme à Saint Brieuc dimanche dernier, on voit ce miracle s'accomplir : elle rit, elle fait rire des gens qui accourent à nouveau pour la voir, la toucher, la photographier. Quel spectacle ! On a pu vérifier ainsi ce week-end que sa progression dans les sondages, plus forte que celle des autres personnalités de gauche (+ 7 % selon la Sofres, + 4 % selon Ipsos-Le Point à paraître) correspond vraiment à un regain de faveur sinon de ferveur. En dépit des manœuvres d'appareil pour la contrer, la Royal redevient… royale. Et la « royalite » sévit de nouveau. On vient lui faire quasiment bénir un handicapé, on lui confie les malheurs de sa vie qu'elle soulage d'un regard doux. C'est toujours Sœur Sourire. Bon, bien sûr, elle est aussi candidate à la direction du PS. Alors elle choisit ceux qu'elle soutient aux municipales : des ségolénistes mais aussi des non ségolénistes. Elle veut préempter la victoire qu'elle croit sûre. Elle est en marche. Elle évite les bourbiers partisans et elle lévite. Plus les socialistes s'enfoncent, plus elle s'élève.

(15/01/08)

http://www.marianne2.fr/PS-Royal-au-dessus-de-la-melee_a8...

 

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