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08/07/2007

JL Bianco : " Ségolène Royal est tout sauf seule "

JLB   Le député des Alpes-de-Haute-Provence défend la position de l'ex-candidate à la présidentielle

Beaucoup les pensaient en proie au doute. Les "ségolénistes", leur cheftaine en tête, ont donc cherché à clarifier les choses. Après un mutisme de deux semaines, Ségolène Royal a soutenu, hier, "qu'il faut savoir travailler dans le silence pour mieux rebondir". Toujours proche, Jean-Louis Bianco, son ex-codirecteur de campagne et député des Alpes-de-Haute-Provence, estime que l'influence de l'ex-présidentiable auprès des militants socialistes est "toujours intacte".

Pourquoi ce silence de Ségolène Royal ?

Elle n'a pas le goût d'occuper les médias tout le temps. Elle avait prévu de parler après le séminaire du 16 juillet qu'elle organise. Or, après avoir reçu des appels de militants, de premiers fédéraux, lui demandant de s'exprimer, elle a voulu rassurer ceux qui comptent sur elle. Il y avait une vraie attente et il était nécessaire de communiquer. Ce séminaire réunira des personnes de l'équipe de campagne, des politologues, des sondeurs, des parlementaires, en tout une centaine de personnes, à l'Assemblée nationale pour établir un document d'analyse sur l'élection présidentielle, une contribution au travail collectif. Elle y travaille depuis plusieurs semaines avec des experts. Elle est tout sauf seule.

Ce séminaire n'est-il pas la preuve qu'elle joue encore une fois perso ?

Il est normal que la candidate à la présidentielle analyse sa défaite. Ce n'est pas une offensive pour occuper le terrain mais un premier document pour réfléchir.

Quel est votre avis sur les deux défaites subies par le PS ?

Cette défaite vient de loin. Aucun autre candidat n'aurait pu faire mieux. Le travail idéologique réalisé par Nicolas Sarkozy était plus sérieux et plus approfondi. Outre ce chantier de rénovation, pour 2012, il serait préférable que notre candidat ou candidate soit le chef du parti et soit désigné(e) au moins deux ans à l'avance.

Ces échecs ont ravivé les querelles internes !

Ces bagarres de couloirs, c'est triste et dérisoire. Certains leaders socialistes agitent volontiers le "tout sauf Ségolène". Les militants en ont plus qu'assez. L'image donnée lors du dernier Conseil national était désolante. Ségolène Royal a bien fait de ne pas s'y associer.

Comment interprétez-vous les sorties de Ségolène Royal sur le Smic à 1500 euros et les 35 heures ?

Elle a dit la vérité, une vérité qui dérange. Le Smic à 1500 euros, c'est un très bon slogan... des années 80. Si l'on est honnête, il faut avouer que cette réévaluation représente à peine plus qu'une évolution naturelle. Elle a donc mis les pieds dans le plat. Moi-même, au moment de la réflexion, j'ai dit ce que je pensais mais la mesure a, cependant, été adoptée à l'unanimité. Ensuite, durant la campagne, il était impossible de la mettre à la poubelle.

L'influence de Ségolène Royal n'en a-t-elle pas pâti ?

Ces propos ont semé un certain trouble mais cela est marginal et provisoire. Ses déclarations sur l'encadrement militaire, la carte scolaire ou les 35 heures, en leur temps, ont également secoué. Auprès des militants, la ferveur populaire est toujours intacte.

Cela n'a pas arrangé le schisme entre elle et les cadres de son parti ?

L'appareil du parti ne lui a jamais été acquis. Mais il y a, aujourd'hui, à l'Assemblée, sur les 200 députés que compte notre groupe, une soixantaine d'élus proches d'elle. Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius ou Lionel Jospin n'en ont pas autant.

Marjory Chouraqui / laprovence-presse

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