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18/10/2008

Un plan de sauvetage pour les villes spéculatrices


L'Etat prévoit des milliards pour éviter que des collectivités n'entrent en cessation de paiement à cause de leurs placements.


La forêt suspendue, à Lille, en 2004 (Pascal Aimar/TF)

Par où la crise va-t-elle arriver? Les villes seront-elles les prochaines cibles de l'effondrement boursier? Les départements? Les régions? Alerté depuis des mois, le gouvernement prépare un plan de sauvetage des collectivités locales: « plusieurs milliards d'euros », selon une source officielle.

Place Beauvau comme à Bercy, on suit en effet la situation de près. L'estimation des encours de prêts pour les collectivités locales en 2008 s'élève à 67 milliards d'euros. Or, sur cette somme, 10 milliards seraient des « produits toxiques », précise-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Intérieur, Michèle Aliot-Marie. L'agence de notation financière Fitchratings estime, elle, ces produits toxiques à 20 à 25 milliards d'euros. En juillet, elle livrait le diagnostic suivant:

« Ces produits, qui comportent généralement des contrats d’option très risqués, ont déjà entraîné certaines collectivités dans une fuite en avant qui pourrait les mener jusqu’à l’insolvabilité. »

Car les principales banques manquent de liquidités pour faire face aux demandes croissantes des collectivités locales, explique-t-on dans l'entourage de MAM:

« En début de semaine, nous avons eu une réunion avec les banques au ministère des Finances pour identifier les ressources : il faut trouver plusieurs milliards. [...] Les communes ont fait comme dans toutes les entreprises, pour présenter des choses bien lissées. On appelle cela la comptabilité optimisée. Mais lorsque les élus ont signé ces prêts, ils sont en principe responsables. Personne ne vous oblige à signer...»

Le gouvernement a tout de même décidé d'accélérer la mise en oeuvre de son plan. Les collectivités sont un maillon essentiel de l'économie, puisqu'elles assurent 75% de l'investissement public du pays. Si cette machine tombe en panne, la France est potentiellement en banqueroute. Un scénario noir jugé impossible par les observateurs, mais il faut prévoir le pire. Or, ces dernières semaines, les banques multiplient les refus de crédits.

 

(...)

Un risque de placement sous tutelle

En fin d'année, les règles comptables obligent les collectivités locales à équilibrer leurs comptes. Avec l'argent des banques. Face à la crise financière et à la rareté des liquidités, peut-on imaginer des faillites ?

A priori, non, répondent en choeur les protagonistes. Le risque, souligne Maurice Vincent, est plutôt de voir les villes en difficulté passer sous tutelle de la Chambre régionale des comptes, si elles se retrouvent en cessation de paiement:


Chez Fitchratings, David Diano se montre nettement moins optimiste :

“Nous n'excluons pas de voir des entités en très grande difficulté. Cela sera d'autant plus probable que la collectivité :

  • a une dette importante
  • a une marge de manoeuvre fiscale et budgétaire faible
  • a dans ses emprunts une part importante de produits structurés”

La liste des villes au bord du gouffre est entre les mains du gouvernement, mais pas question de la rendre public : « Pas d'affolement, nous sommes attentifs », répète-t-on à l'envie, comme pour se convaincre que le pire n'est jamais sûr.

 

http://www.rue89.com/2008/10/18/un-plan-de-sauvetage-pour...

 

Commentaires

les malheurs de la caisse d'épargne

"Evidemment ce type de service n'est pas gratuit, et les deux banques commerciales ont donc profité de la situation de faiblesse des Caisses d'Epargne pour les rançonner. C'est la loi du marché."
Jointes, les deux banques commerciales n'ont pas démenti ces informations. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les 700 millions d'euros seront inscrits dans la colonne profit de BNP Paribas et de la Société Générale. "Et encore, cela aurait pu être bien pire, note un banquier d'affaires. Le trou aurait pu être deux fois plus important !"

http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/la_crise_financiere/20081020.OBS6670/les_pertes_de_la_caisse_depargne_ont_profite_a_bnp_pari.html

Écrit par : MDR | 20/10/2008

" Cinq milliards d'euros pour les collectivités locales: comme Rue89 l'annonçait dès samedi, le gouvernement a présenté lundi un plan de sauvetage des villes spéculatrices. En sortant d'une ultime réunion avec les banques, François Fillon a précisé que la moitié de cette somme serait octroyée par la Caisse des dépôts et consignations et les établissements concernés.

La situation est-elle si tendue que le gouvernement a décidé d'accélérer le mouvement? En tout cas, une semaine après les premières consultations avec les principales banques concernées (Dexia, Crédit Agricole et Caisse d'Epargne), le Premier ministre a annoncé un plan de sauvetage pour assurer le financement des collectivités locales.

En injectant cinq milliards d'euros, l'Etat veut sans doute éviter des déconvenues trop lourdes pour les finances locales. Laval, par exemple, aurait perdu 400 000 euros en quelques semaines. A Tulle, l'équipe municipale avoue avoir renégocié cet été un prêt de 6,7 millions d'euros dès que la courbe des taux s'est inversée, en juin. A chaque fois, les équipes renégocient leurs prêts, mais l'addition s'alourdit, au détriment des contribuables."

http://eco.rue89.com/2008/10/20/sauvetage-des-villes-matignon-confirme-les-infos-de-rue89-0

Écrit par : Sauvetage des villes : Matignon confirme | 21/10/2008

Didier Migaud appelle à un "recensement" des collectivités victimes d'emprunts "toxiques"


Le président de la Commission des finances à l'Assemblée, Didier Migaud, a appelé mardi à "un recensement" des collectivités territoriales soumises aux "emprunts dits toxiques".

"Je souhaite qu'un recensement soit fait des collectivités territoriales qui sont soumises à ces emprunts dits toxiques", a-t-il déclaré sur LCI, au moment où Claude Bartolone, président du Conseil général de Seine-Saint-Denis dénonce "près de 90%" de produits bancaires "toxiques" dans les finances de son département"

http://fr.news.yahoo.com/3/20081021/tbs-economie-crise-collectivites-migaud-f8250da.html

Écrit par : Didier Migaud appelle à un "recensement" | 21/10/2008

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