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31/10/2007

En Birmanie, les bonzes redéfilent

Pour la première fois depuis la répression du mouvement de protestation fin septembre, les moines ont de nouveau manifesté.  

Une centaine de moines ont défilé mercredi à Pakokku, au centre de la Birmanie, pour la première fois depuis l'écrasement du mouvement de protestation populaire fin septembre.

Les religieux ont marché environ 30 minutes en récitant des prières, mais sans proférer de slogans hostiles au pouvoir. Cette marche a eu lieu après une manifestation pro-junte organisée dans la matinée à Pakokku qui avait réuni quelque 100.000 personnes.


La junte birmane avait violemment réprimé les manifestations de protestation contre le régime conduites par des moines bouddhistes et rassemblant environ 100000 Birmans fin septembre. Une répression faisant au moins 13 morts.

Par ailleurs, sept opposants ont été libérés mercredi. Parmi les personnes libérées figurent Myint Thein, un porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), Suu Kyi, ainsi qu'un vieux militant anti-junte Win Naing, a précisé un proche de Myint Thein, sous couvert de l'anonymat. Selon des diplomates occidentaux, plusieurs centaines de personnes seraient encore détenues en Birmanie.

( libération: 31/10/2007) 

17:39 Publié dans Monde | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Apparente détente...

Les 7 libérations sont une opération de séduction avant la visite de l'envoyé spécial de l'ONU Ibrahim Gambari.

http://fr.news.yahoo.com/afp/20071101/twl-birmanie-troubles-politique-oppositi-5fb7533_2.html
Au total, près de 120 personnes ont été libérées par le régime au cours de la semaine écoulée, mais des centaines d'autres seraient encore détenues, selon des diplomates. Les libérations sont intervenues alors que l'envoyé spécial de l'ONU Ibrahim Gambari doit retourner en Birmanie samedi.

Écrit par : delavant | 01/11/2007

Min Naing Aung a 27 ans ; son père, U Shinbo, 66 ans. Le premier, oeil vif et bagarreur, est l'un des leaders étudiants de Pagan (aujourd'hui orthographié Bagan), ville aux 2 000 temples, capitale de la laque et du tourisme, à 690 kilomètres au nord de Rangoun. Le second, ridé et fripé, relève sa chemise pour résumer ses sept ans de prison après les manifestations de 1988 : six côtes cassées sur son torse amaigri.

Bon anglais, longyi traditionnel noué à la taille, tous deux ont quitté, le 22 octobre, le poste de police de Palet, près de Mandalay, à huit heures de camion de chez eux. Ils y ont été détenus pendant trois semaines, à huit dans 9 mètres carrés, battus à coups de pied - "les trois premiers jours et deux nuits" - et nourris d'un seul bol de riz quotidien pour les punir d'avoir participé ou soutenu les manifestations qui ont embrasé leur ville.

"VINGT-CINQ PHOTOS !"

En bon militant professionnel, le plus jeune a tenu un calendrier précis des "événements" qui ont secoué sa ville et d'autres alentour.
Le 19 août, quatre jours après que le régime du généralissime Than Shwe a augmenté le prix de l'essence de 66 %, de petites manifestations éclatent dans tout le pays. L'annonce qu'un moine a été tué le 5 septembre à Pakkoku, à une heure de Pagan en passant le fleuve Irrawaddy, fait basculer le mouvement.
"C'est en l'apprenant à la BBC que j'ai su que ça allait prendre, dit Min Naing Aung. On ne tire pas sur un religieux. Chez les bouddhistes, c'est interdit."

Le premier défilé a lieu le 24 septembre : de l'aube à la nuit, le cortège passe de "5 à 223 moines, de 25 manifestants à 1 000".
Le 25, la manifestation gagne un village voisin. "C'est ce jour-là que des miliciens ont pris des photos et des films avec leurs caméras", souligne Min Naing Aung.
Le 28, le gouvernement organise une contre-manifestation ; le 29, les cortèges s'étirent sur 18 kilomètres et paralysent la ville. Des policiers tirent. "Pas des Birmans, des kachins", un régiment venu du nord du pays et de religion catholique.

Père et fils sont arrêtés chez eux dans la nuit du 1er octobre, comme six autres habitants de la ville. "Je savais qu'ils allaient m'attraper", raconte le plus jeune.
Au poste de police, on étale devant lui les preuves de son délit : vingt-cinq photos attestant de sa présence dans la rue. "Vingt-cinq photos, juste de moi !", répète-t-il, encore surpris. Leur libération les laisse perplexes. "C'est peut-être parce que ici viennent les touristes", avance le père. "C'est à cause de la pression internationale. Pour moi, ça ne fait pas de doute", ajoute son fils, qui se cache dans son échoppe pour raconter son histoire, mais insiste pour qu'on cite son nom dans la presse française.
Ariane Chemin (Pagan, envoyée spéciale - le monde 03/11/07)

Écrit par : témoignage de 2 birmans, père et fils | 03/11/2007

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