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19/03/2007

Ségolène a repris sa liberté


Ségolène a repris sa liberté

IL FALLAITqu’elle reprenne les choses en main et, hier soir, elle a réussi. Plutôt brillamment. Si nécessaire, elle a montré son caractère et qu’elle avait, comme on dit, la stature. "La ligne c'est moi qui la trace". Dès hier matin, Ségolène Royal avait remis les choses au point après une polémique à l’intérieur du Parti Socialiste, qui risquait de menacer son autorité. En une émission, elle a réussi à faire oublier les petites manœuvres des éléphants socialistes en prenant de la hauteur. Pas de langue de bois. Pas d’attitude doctrinaire. Même sur la vogue favorable à François Bayrou qu’elle ne voue pas aux gémonies, comprenant l’attitude de ces Français qui, devant l’enjeu,"cherchent, regardent, observent, écoutent" et ne "veulent pas se laisser avoir une nouvelle fois", après "tant de promesses faites et non tenues".

Elle n’a pas le moindre doute sur l’issue : "Tout dépend de moi". Interrogée sur l’éventualité de négociations avec le candidat de l’UDF, elle a ce cri du cœur : "Il n'y aura aucune négociation, je n'en ai même pas eu au sein du Parti socialiste, des négociations", alors je ne vais pas négocier avec un candidat qu’elle exécutée en soulignant que "pour l’instant il n’a pas de programme". Son programme, elle l’attend. " "Nous en débattrons. Les Français choisiront. Je suis confiante. A un moment, il va y avoir l'heure de vérité."

Elle, elle a en un de programme. Clairement de gauche et très différent de celui de celui de Sarkozy "qui prolonge ce qui vient de se faire pendant cinq ans". On a pu alors retrouver la candidate qui, il y a quelques mois, faisait preuve de nouveauté, lorsqu’elle n’était pas encore "coincée", comme elle l’a reconnue, par le poids du parti socialiste.

On a retrouvé la candidate qui, sur les 35 heures, ne veut pas les imposer "unilatéralement". On a surtout retrouvé une candidate comme brusquement libérée d’un carcan et reprenant, sur tous les sujets, son assurance et son cap. Alors qu’au même moment François Bayrou fait une campagne sur des postures plus que sur des propositions et que Nicolas Sarkozy, lui, ne cesse de zigzaguer, tirant le matin des traites sur l’électorat de Le Pen, citant Jaurès et Blum au goûter, et Margaret Thatcher au dîner. JMB

 

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