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10/12/2008

Une frange d'enseignants opte pour la désobéissance

La "désobéissance civile", façon insoumission, gagne les rangs de l'éducation nationale. Bastien Cazals, directeur de l'école maternelle Louise-Michel de Saint-Jean de Védas, près de Montpellier (Hérault) fait partie de ces nouveaux "objecteurs" de réforme. Et vient d'être informé mardi 9 décembre par sa hiérarchie qu'il était sanctionné d'un retrait de cinq jours de salaire pour n'avoir pas mis en oeuvre dans son école l'aide personnalisée, issue de la réforme de l'école primaire.
 
M. Cazals avait écrit le 25 novembre une lettre ouverte au président de la République pour lui dire à la fois sa "colère" et sa décision de devenir "un fonctionnaire désobéissant". "Je ne peux plus me taire. Je me dois de réagir", explique-t-il dans cette lettre, non sans insister sur son "profond attachement"envers la République française.

De son désaccord avec les décisions du ministre de l'éducation, Xavier Darcos, sur l'école primaire, M. Cazals conclut que "l'État ne pourra plus garantir à chaque citoyen les mêmes droits en terme d'éducation", qu'il s'agit là "du déni d'un droit fondamental" et qu'il est donc de son devoir de citoyen "d'entrer en résistance".

En conséquence, il prévient qu'il n'appliquera ni les nouveaux programmes, ni les autres dispositions prises par le ministre. Il veut ainsi "participer à l'émergence d'une résistance citoyenne et non-violente, porteuse d'un projet de société généreux et ambitieux". Ce directeur d'école n'est pas seul. Un "collectif des enseignants en résistance" souhaite "amplifier la désobéissance pédagogique dans les écoles" et appelle les enseignants "à ne plus mettre en oeuvre le dispositif de l'aide personnalisée et à le faire savoir à leur hiérarchie". Ils s'exposent ainsi à être eux aussi sanctionnés pour "service non rendu".

"JE REFUSE D'OBÉIR"

Alain Refalo, professeur des écoles à Colomiers (Haute-Garonne), et "militant de la non-violence" a précédé Bastien Cazals dans la désobéissance. Auteur d'une lettre intitulée "En conscience, je refuse d'obéir" adressée à son inspecteur et largement médiatisée, M. Refalo n'a pas jusqu'à présent été sanctionné, mais il en "assume le risque".

Sur le blog "Résistance pédagogique pour l'avenir de l'école", abondent les prises de position, les articles, les liens avec les sites amis, les messages de sympathie et les annonces de nouvelles initiatives. Parallèlement, un "appel des maîtres des écoles primaires" pour la démission de Xavier Darcos vient d'être lancé.

Bien que minoritaire, une mouvance est en train de s'agréger. Le ministère de l'éducation y voit la main de "l'ultra gauche". Au risque de sous estimer le rejet qu'il inspire auprès d'une partie grandissante des enseignants du primaire.

Cette nouvelle forme de protestation est aussi l'une des conséquences des multiples déclarations qui, du côté du pouvoir politique, marquent l'indifférence ou le mépris envers les formes traditionnelles d'action syndicale. "Le gouvernement affiche ouvertement qu'il est prêt à affronter des mouvements de grève massifs", relève M. Refalo.

"Je pense que seule l'action radicale peut avoir aujourd'hui un sens qui ne sera ni brouillé par les médias, ni manipulé par les appareils", écrit une maîtresse d'école à ses collègues sur une liste Internet, où elle rêve de "plantages informatiques" massifs. "Assez des grèves qui font ricaner les ministres !", lui répond une collègue.

www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/10/une-frange-d-enseignants-opte-pour-la-desobeissance_1129196_3224.html
 
 
QUE VONT FAIRE LES SYNDICATS ENSEIGNANTS DU 65 qui, alors qu'on les interpellait sur cette question de désobéissance, répondaient, en particulier un, qu'ils n'étaient pas pour que les gens deviennent des martyrs et qu'ils ne soutenaient pas cette forme d'action.
aujourd'hui se sont tenues des tables rondes sur les problèmes multiples qui se posent dans l'enseignement.
j'en parlerai plus tard...